Mobilisation générale contre la pédomaçonnerie

vendredi 23 août 2013

Soumission à l’autorité : le vrai visage des suppôts de Satan...


On a enfin découvert le vrai visage des tortionnaires en puissance

 

Ils n'obéissent qu'à l'autorité temporelle, la même qui leur vend des vaccins à l'alluminium, de la propagande chimique, de la dette usuraire, du laïcisme des lumières, ... toute autorité : scientifique, médicale, politicienne, médiatique ... toute... sauf celle du coeur qu'ils n'ont plus....


Qui sont ces zombies, ignorants et associateurs ?



200140758-001L'ignorance et l'abrutissement domine, la meilleure démonstration restant l'application du test de Milgram qui permet d'estimer qu'environ 80% de la population est constituée d'abrutis finis (potentiellement dangereux). Le pire, c'est qu'ils ressemblent à M. tout le monde et ne se rendent compte d'absolument rien...
L'homme est un animal domestiquable et domestiqué : la preuve ....


Test de Milgram repris par un jeu télé montre qu'1 grande partie des citoyens sont des dangereux abrutis pervers :  -> ceux qui demain, conduiront les trains pour les camps...
(Et pour eux-même finir... à la géhenne... Cf. Experience NDE/EMI )


)

"I come Icare" (d'Henri Verneuil avec Yves Montant) reprend le test de Milgram - "Processus de soumission à l'autorité"

 


Soumission à l'autorité

Selon vous, quelle est la part d’individus capables d’attribuer à leur victime une décharge mortelle sous la demande d’une autorité socialement reconnue (en l'occurrence ici celle du scientifique) ?

C’est la question que Stanley Milgram posa à plus d’une centaine de personnes, comprenant nombre de psychiatres. La réponse fut catégorique : seuls des déséquilibrés et des personnalités pathologiques en seraient capable ! Au delà d’un certain seuil de douleur administrée, la désobéissance l’emporterait inévitablement ! Et pourquoi ne le penseraient-ils pas ? Les gens normaux ne sont-ils pas répugnés à l’idée de faire souffrir un semblable ? De plus, le fait que la désobéissance ne soit pas suivie de punitions, ne laisse-t-il pas les sujets maîtres de leurs actes ? Et enfin, si chaque décision résulte d’un choix raisonné basé sur un système de valeurs, l’immoralité de l’acte ne devrait-il pas pousser au refus d’obéir ?
Et pourtant, cette triple croyance fut mise à mal par les résultats de cette expérience :  plus de six personnes sur dix furent capables d’obéir à un ordre contraire à leurs plus profondes règles morales ! Les résultats de cette expérience surprirent le milieu scientifique, à commencer par Milgram lui-même ! Comment expliquer une obéissance aussi aveugle ?

Stanley Milgram, né aux États-Unis en 1933, est issu d’une famille modeste de juifs immigrés originaire de l’Europe de l’Est. Après un doctorat consacré au « caractère national » obtenu à Harvard, il fut nommé professeur assistant à l’université de Yale. L’idée de sa recherche germa lorsqu’il assista en 1960, le chercheur Solomon Asch, pionnier de la psychologie sociale et spécialiste des attitudes dites conformistes. L’une des principales motivations de Milgram fut de comprendre les causes déterminantes de l’extermination des juifs lors de la Seconde Guerre mondiale.
Un protocole expérimental théâtral réussi
Une mise en scène qui ne laisse rien au hasard : chaque sujet est recruté au volontariat, à travers différentes petites annonces dans le journal local ou par courrier. La recherche scientifique est présentée comme une étude portant « soi-disant » sur la mémoire. Un dédommagement horaire très supérieur au salaire minimum leur sera proposé. Toutes les procédures sont soigneusement pensées, les scripts des acteurs rédigés, les cris de la victime préenregistrés, la machine factice, mais pour le moins réaliste, prête à faire illusion.
Trois personnages de la scène :

- Le sujet A est le sujet naïf. En effet, il ignore l’objet réel de l’expérience. Elle leur est présentée comme une étude sur l’apprentissage humain. Ces sujets sont des hommes issus de toutes les catégories socio-professionnelles. Nous l'appellerons « moniteur » à l’avenir.
- Le sujet B, dans le rôle de la victime. Il est présenté au sujet A comme un élève participant à l’expérience. En réalité, il se trouve être le comparse de l’expérimentateur.
- L’expérimentateur, représentant la figure d’autorité. Il fixe le cadre de l’expérience et donne les consignes et ordres d’exécution en cas d’hésitation du sujet A.

L’alibi :
L’expérimentateur explique au sujet A que sa tâche consiste à faire apprendre à l’élève, le sujet B, une liste de couples de mots (exemple : ciel – bleu). Le moniteur devra par la suite, tester la mémoire associative du sujet B et le sanctionner, sous forme de choc électrique, chaque fois qu’il commettra une erreur.
La machine du « bourreau » :
Le sujet naïf est placé derrière un panneau de commandes. Ce dernier est composé de différents commutateurs graduels, placés en ligne, et indiquant clairement à la fois le niveau de voltage (de 15 à 450 volts) et la nature du choc (« 1. choc très léger » à « 15. choc extrême : danger »). Ainsi, le sujet A ne peut donc pas ignorer le caractère dangereux des chocs qu’il croit administrer.
A mesure que l’élève se trompe, le moniteur se voit contraint par consigne, d’augmenter progressivement le niveau du choc électrique.
Évidemment, « l’élève » ne reçoit en réalité aucun choc mais dans son rôle de victime, simulera la douleur ressentie.
Le sujet A l’ignore et est convaincu qu’il administre réellement des chocs. Pour s’en assurer, il recevra une faible décharge de 45 volts pour « tester » la machine en préambule de l’expérience. Ce sera d’ailleurs, l’unique charge administré au cours de l’expérience.
Le pré-enregistrement des plaintes de la victime :
Chacune des protestations de l’élève est associée au niveau d’intensité du choc électrique indiqué sur le générateur :
- A partir de 75 Volts, l’élève commencera à manifester les premiers signes de douleur.
- Dès 150 Volts, il demandera que l’on cesse l’expérience.
- A 180 Volts, il criera de douleur et informera que la situation lui devient insupportable. Si le moniteur n'obtempère plus, l’expérimentateur lui dira qu’il prend sur lui la responsabilité de ce qui arrivera.
- A 300 Volts, l’élève refusera de répondre au test de mémorisation, il informe qu’il arrête l’expérience et qu’il doit être libéré. L’expérimentateur précisera alors que toute absence de réponse sera considérée comme une mauvaise réponse, et  l’élève devra donc recevoir une décharge d’une intensité supérieure en conséquence.
Point de rupture de l’expérience:
  • En cas de désobéissance :
    L’expérimentateur mettra un terme à l’expérience, si et seulement si le moniteur refuse d’obéir à quatre de ses injonctions prévues par le script : au premier refus du sujet A, le scientifique lui dira « Je vous prie de continuer » ; s’il persiste dans son refus d’obéir, l’injonction sera « l’expérience exige que vous continuiez » ; au troisième refus « il est absolument indispensable que vous continuiez » et en dernier lieu « vous n’avez pas le choix, vous devez continuer ».
    Les refus doivent se suivre sur une même séquence. Si à la troisième injonction le sujet cède et continue l’expérience, il faudra de nouveau qu’il refuse quatre fois pour que l’expérience prenne fin.
  • En cas d’obéissance :
    L’expérience se conclu dès lors que le moniteur acceptera d’envoyer 3 charges maximales (450V) à la « victime ».
Dix-huit variations expérimentale de l’étude :
Lors de son expérience pilote, Milgram découvrit avec stupeur que 62,5% des individus étaient capables d’exécuter des actions contraires à leurs règles morales, et ce, malgré les signes évidents d’anxiété qui pouvaient se lire sur leur visage.
C’est peut-être là l’enseignement essentiel de notre étude : des gens ordinaires, dépourvus de toute hostilité, peuvent, en s’acquittant simplement de leur tâche, devenir des agents d’un atroce processus de destruction. (1)
Les premières conclusions furent suffisamment saisissantes pour que l’organisme gouvernemental, que Milgram sollicita dans le cadre du financement de son étude, accepte de lui attribuer 24 000$ afin de poursuivre ses recherches et confirmer ses résultats. Il put ainsi améliorer le matériel expérimental et mettre au point dix-huit variations expérimentales pour tenter de mettre à mal notre capacité d’obéissance. En tout, ce fut plus de mille individus qui participèrent à l’expérience. Un échantillon suffisant pour être considéré comme représentatif de la population.
  • L’effet de proximité avec la victime (4 variantes) :
Dans l’étude pilote, Milgram observa que le moniteur avait tendance à détourner son regard de la victime lorsque celle-ci manifestait des signes de douleur et de mécontentement.
Que pourrait-il bien se passer s’il est impossible pour le bourreau d’entendre les plaintes de sa victime ? Et dans le cas contraire, l’attitude d’obéissance se verrait-elle impactée si la situation expérimentale exigeait de la part du moniteur un contact physique avec l’élève ?
Lors des deux premières variations, l’élève se trouve dans une pièce annexe. Dans le premier cas, le moniteur ne perçoit aucun signe de protestation en deçà de 300 Volts. A partir de ce degré de voltage, l’élève se met à taper contre le mur. Dans le second cas, une porte intentionnellement entrouverte permet aux plaintes d’être entendues. Dans cette situation, seules les manifestations visuelles de la souffrance infligée sont épargnées au moniteur.
Dans la troisième variante, l’élève se trouve dans la même pièce que son bourreau. La quatrième déclinaison de l’expérience a comme particularité que l’élève doit avoir les mains posés sur une plaque conductrice. A partir de 150 Volts, ce dernier refuse de poser ses mains sur la plaque. L’expérimentateur exige alors du moniteur qu’il replace les mains de la victime sur la plaque (situation tactile).
Les conclusions de ces expériences montrent que 34% des sujets désobéissent aux injonctions de l’autorité dans la condition de « réaction à distance », 37% dans la « réaction vocale », 60% en condition de « proximité » et 70% en condition de « proximité tactile ».
Comment expliquer cet effet ?
A mesure que la proximité entre le bourreau et sa victime augmente, le sujet A semble prendre davantage conscience de la souffrance qu’il exerce :
- Dans les deux conditions de distance, le moniteur a conscience de la douleur infligée, mais essentiellement de façon conceptuelle. Autrement dit, la douleur est intellectuellement saisie, mais elle n’est pas ressentie. Ce savoir coupé de l’affect, n’entraine chez le sujet naïf aucune réaction émotionnelle. Percevoir visuellement la conséquence de son acte va favoriser une réponse empathique, permettant de saisir concrètement la teneur de son acte et entrainant ainsi une plus forte résistance à l’autorité.
De plus, lorsque la victime est proche, il est plus difficile pour le bourreau de faire abstraction des plaintes manifestées. A chaque moment de l’expérience, la victime se trouvant juste en face de lui, le feedback visuel et auditif ne cessent de faire intrusion dans son champs cognitif (ou si vous préférez, ne cesse de se réactiver dans sa conscience), alors que dans les deux premières conditions, les plaintes auditives sont discontinues, n’apparaissant qu’au moment de la décharge.
Si le moniteur peut percevoir sans cesse l’élève souffrant dans les conditions de proximité, l’inverse l’est tout autant. Le moniteur sait qu’il est observé par sa victime a chaque fois qu’il lui inflige un choc. Chacun sait qu’il est plus facile de frapper dans le dos que de frapper une personne qui nous regarde droit dans les yeux. C’est surement l’une des raisons pour laquelle, lors d’une exécution publique, les yeux des victimes sont bandés.
Dans les deux premières conditions, la distance crée une séparation spatiale entre la cause et sa conséquence. Même en prenant conscience de la douleur infligée, il manque « une unité phénoménologique suffisamment convaincante pour agir significativement sur l’attitude de désobéissance« (2). Cela peut sans aucun doute expliquer en partie, les spéculations boursières sur les denrées alimentaires qui affament des populations entières.
Enfin, lorsque l’élève se trouve dans une pièce annexe, un groupe se forme entre le moniteur et l’expérimentateur. Groupe qui exclu l’élève et empêche ainsi le sujet naïf à trouver chez lui, un allié potentiel pour affronter l’autorité.
  • Proximité avec l’autorité (3 variantes):
Le fait que le sujet A se porte volontaire à la participation d’une recherche scientifique pourrait orienter sa préférence spontanée envers l’expérimentateur plutôt qu’envers l’élève. En effet, les plupart d’entre eux semblent soucieux de l’impression qu’ils font sur l’autorité scientifique. Ainsi, les influences émanant d’autres points du champ social l’affecteraient moins qu’à l’ordinaire.
Que pourrait-il bien se passer si la relation entre le sujet et l’expérimentateur se voit altérée ?
Dans la première situation expérimentale, l’expérimentateur est assis à environ un mètre du sujet. Lors d’une seconde condition, une fois les consignes données, le scientifique quitte le laboratoire et donnent ses ordres par téléphone. Dans une dernière situation, l’expérimentateur n’est visible à aucun moment, seul une bande enregistrée se déclenche au début de l’expérience.
Les résultats sont explicites : lorsque les sujets n’ont pas à faire face à l’autorité, le pouvoir de l’expérimentateur diminue drastiquement. En effet, le nombre de sujets obéissants est trois fois plus faibles dans les conditions de distance que dans celles de proximité.
Autre remarque intéressante, dans la situation où les ordres sont données par téléphone, Milgram observa que plusieurs sujets infligèrent des décharges plus faibles que leur prescrivait la consigne et ce, sans jamais en informer l’expérimentateur. Certains sujets soutenaient même à l’expérimentateur qu’ils suivaient bien les indications données. Autrement dit, ces sujets préféraient saboter l’expérience plutôt que de s’opposer ouvertement à l’autorité.
  • Nature de l’autorité (3 variantes) :
- contexte institutionnel :
Jusqu’à présent, les expériences furent réalisées à l’université de Yale. Dans la conscience collective américaine, cette institution inspire un profond respect et jouit d’une forte crédibilité, considérée comme l’une des plus prestigieuses universités. Milgram se demanda alors si les résultats obtenus sur l’obéissance n’étaient pas directement liés au profond respect qu’imposait cette institution, même inconsciemment. Il est important de toujours s’interroger  sur la relation existante entre le comportement d’un individu et la manière dont il perçoit le contexte dans lequel s’inscrit son action.
En effet, lorsqu’un médecin vous demande d’enlever vos habits lors d’une consultation, vous vous exécutez. Il est néanmoins peu probable qu’il en soit de même si cette injonction émane de votre boulanger (ou encore par ce même médecin lorsque vous venez de le saluer lors de votre promenade dominicale).
Que pourrait-il bien se passer si l’expérience se déroulait dans un contexte ne faisant référence ni à une institution scientifique, ni à une institution prestigieuse ?
Pour l’occasion, l’expérience se déroula dans un quartier industriel de Bridgeport dans des bureaux d’une qualité médiocre. Si l’obéissance des sujets disparait dans ce nouveau contexte, il faudra en déduire que la confiance accordée à l’institution de Yale est un facteur déterminant.
Les résultats ne furent pas radicalement différents dans cette situation : 47.5% des sujets acceptèrent d’administrer les décharges maximales contre 65% à l’université de Yale.
L’institution n’a donc pas besoin d’être particulièrement réputée et distinguée (toute proportion gardée). Seul 17.5% des sujets semblent y avoir été sensible.
- personnalité de la figure d’autorité :
Jusqu’à présent, l’expérimentateur jouait le rôle d’une personne froide et incisive, contrastant avec le rôle de l’élève, souriant et débonnaire. Les rôles sont alors inversés entre ces deux acteurs.
Que pourrait-il bien se passer si l’expérimentateur ne représente plus ni une menace potentielle, ni une figure autoritaire et dominatrice ?
L’effet sur l’obéissance fut marginal, un sujet sur deux mena l’expérience à son terme. Il ne semble donc pas que ça soit le fait d’être confronté aux ordres d’une personnalité autoritaire qui peut, à lui seul, expliquer l’obéissance de la moitié des participants.
- absence d’autorité :
Dans cette version, l’expérimentateur prétexte devoir partir et désigne une personne ordinaire pour donner les directives.
Que pourrait-il bien se passer si les ordres émanent d’une autorité non reconnue ?
Les résultats montrèrent que 80% des sujets refusent d’obéir à une autorité dont ils ne reconnaissent aucune valeur.
Une remarque intéressante : lors de cette condition, nombre de sujets naïfs expliquèrent leur réticence à poursuivre l’expérience par des considérations humanistes, totalement étrangers de l’influence de l’élément d’autorité sur leur attitude.

- permutation des rôles :
Cette fois-ci, la consigne demande au moniteur d’obéir aux injonctions de l’élève. Ce dernier exigeait de continuer l’expérience alors que l’expérimentateur exigeait de l’interrompre dès la manifestation des premiers signes de douleur. Même dans cette situation, c’est la relation à l’autorité qui est le critère déterminant de l’action. Ce n’est pas la nature de l’ordre qui commande l’obéissance, mais la source dont il émane.
  • L’effet du groupe (4 variantes):
De nombreuses études empiriques en psychologie sociale sur l’effet du groupe laissent à penser que dans une telle situation, les comportements de soumission seraient susceptibles d’être impactés. Milgram voulu tester si en présence de participants, le moniteur ne serait pas tenté de trouver en eux, la force qui lui manquait pour défier ouvertement l’autorité. A noter que les participants supplémentaires sont complices avec l’expérimentateur.
- opposition à l’autorité :
Dans cette condition, le sujet est entouré de deux sujets complices qui s’opposent à l’autorité et refusent de poursuivre l’expérience. Dans ce nouveau contexte, 90% des sujets naïfs leur emboite le pas et se rebellent contre l’expérimentateur.
- déférence à l’autorité :
A l'inverse, dans cette condition, le sujet est entouré de deux sujets complices qui incitent le sujet à obéir à l’autorité. Dans ce nouveau contexte, le groupe renforce l’effet d’obéissance à l’autorité : 92,5% des sujets s’agrège à l’avis général et infligent les trois chocs maximaux.
Remarque : nous avons pu voir sur nos écrans en Mars 2010 une expérience similaire intitulée « Le jeu de la mort » où l’expérimentateur s’effaça au profit d’une présentatrice télé. L’objectif de cette variation était de montrer que les médias représentaient un pouvoir non négligeable. Selon les premières estimations, les résultats obtenus de soumission à l’autorité (81%) sont comparés aux résultats de Milgram (62.5%).
A mon sens, ce serait une erreur de conclure que l’autorité médiatique est plus respectée que l’autorité scientifique. Une différence fondamentale est la présence du public encourageant le participant à poursuivre l’expérience. Le jeu de la mort est donc beaucoup plus proche de l’expérience décrite ci-dessus (dont le taux d’obéissance atteint 92.5%) que de l’expérience originel de Milgram.
  • Études complémentaires :
- le sexe :
Les sujets utilisés jusqu’à présent ne sont que masculins. Milgram a voulu mener une série d’expériences auprès de femmes. Intuitivement, nous serions tentés de croire qu’une femme, fonctionnant majoritairement sur un registre psycho-affectif, expérimentant chez elle de plus intenses émotions que l’homme, a le terreau nécessaire pour développer une plus grande empathie. De ce fait, le sens commun voudrait que la souffrance d’autrui leur soit d’autant plus insupportable.
Les résultats montrent qu’il n’en est rien, 65% des femmes furent obéissantes. La variable de sexe n’affecte donc pas la constante des conduites de soumission.
- le contrat :
Nombre de sujets, à la suite d’un entretien de débriefing, expliquèrent la poursuite des chocs malgré la volonté de l’élève à mettre fin à l’expérience, du fait que ce dernier avait accepté un contrat qu’il devait honorer.
Que pourrait-il bien se passer si l’élève, avant le début de l’expérience, et pour des raisons cardiaques, exige avoir la possibilité d’interrompre l’étude s’il en formulait la demande ?
Seul 25% des participants expliquèrent avoir arrêté l’expérience du fait des conditions préalablement émises par l’élève. 40% administrèrent tout de même les trois chocs de 450 Volts.
Autre fait troublant, la majorité d’entre eux furent avant tout préoccupés de leur implication légale au cours de l’expérience. Une fois rassuré sur le désengagement de leur responsabilité juridique, ils se sentirent libres de continuer l’expérience.
- libre-arbitre :
Existerait-t-il en l’Homme, des pulsions de violence et de sadisme tapies dans l’ombre et n’attendant qu’une occasion propice pour se révéler en plein jour ?
Que pourrait-il bien se passer si le moniteur se voit donné la possibilité de choisir lui-même le niveau d’intensité des punitions à administrer ?
Dans une très grande majorité de cas, les participants s’en tinrent aux niveaux de chocs les plus faibles, stoppant l’expérience aux premiers signes de protestation. Seul 5% agirent d’une façon que l’on peut qualifier de cruelle et de sadique. Ces résultats infirment les thèses naturalistes voulant que l’Homme soit naturellement disposé à faire le mal.
- autorité duale et conflictuelle :
Que pourrait-il bien se passer si deux expérimentateurs donnent des ordres contradictoires ?
Cette situation a la particularité de paralyser toute obéissance des sujets.
Que pourrait-il bien se passer si l’élève se trouve être également un scientifique dont les injonctions sont contraires à celles de l’expérimentateur ?
Cette fois-ci, contrairement à la variante précédente, la position des figures d’autorité ne sont pas symétriques (une des figures d’autorité joue en effet le rôle de la victime). Placés dans cette situation, les sujets agissent en « tout ou rien ». Ou bien ils s’arrêtent immédiatement (35% des cas), ou bien ils continuèrent jusqu’au bout (65% des cas), l’obéissance étant accordée à l’autorité la plus élevée.
Remarques et conclusion :
- biais d’interprétation récurrent :
Si l’on devait spontanément se faire l’image d’un bourreau, ne nous l’imaginerions-nous pas cruel, sadique, sans cœur, déterminé et intolérant ? Finalement, une image relativement proche de celle que devaient s’en faire les psychiatres, lorsqu’il leur était demandé d’anticiper les résultats obtenus. Cette image construite est une vue de l’esprit ; une construction abstraite. Si nous l’imaginons à ce point différent de nous, d’une certaine façon, nous nous assurons qu’une quelconque ressemblance à notre personne, ou à celle de nos proches, soit impossible. Et pourtant, les résultats montrent clairement qu’un individu ordinaire est capable de se transformer en bourreau pour peu qu’il soit sous la coupe d’une autorité qui lui semble légitime.
Cette erreur interprétative a été révélée par la psychologie sociale à la fin des années soixante et aujourd’hui connue sous le terme d’erreur fondamentale d’attribution.
Cela consiste à surestimer les causes internes afin d’expliquer un comportement. Autrement dit à attribuer des déterminations intrinsèques à l’individu. « Si c’est un bourreau, c’est forcément qu’il a un mauvais fond ».
Parallèlement, nous avons alors tendance à sous-estimer les causes externes, c’est à dire les causes situationnelles, liées au contexte dans lequel s’exprime l’action analysée.
L’un des exemples le plus flagrant, présenté précédemment, apparait lorsque les sujets refusent d’obéir à une autorité jugée illégitime (une autorité non scientifique) : pour justifier leur désobéissance, les sujets rationalisent leur attitude en s’octroyant des qualités les confortant dans une image positive d’eux-mêmes, utilisant pour l’occasion, des considérations humanistes. « Parce que je suis humaniste, je ne peux pas me rabaisser à faire souffrir autrui ». A aucun moment, l’idée d’une autorité trop illégitime pour les forcer à obéir ne leur vient à l’esprit. Ce serait admettre une certaine limite dans leur libre-arbitre lors d’un contexte différent. Une image peu valorisante de soi que l’on préfère spontanément s’épargner.
Dans une même mesure, s’imaginer le bourreau comme un « monstre » est une manière de construire un négatif de l’image que nous nous faisons de nous-même et des gens que nous apprécions. Nous rendons ainsi impossible toute identification potentielle à cette déplaisante représentation.
Et pourtant… Cette expérience montre que les catégories ne sont jamais absolues, ou autrement dit, ne sont jamais aussi manichéennes. Chacun de nous est capable du meilleur comme du pire. Cette phrase enfonce une porte ouverte. Certes. Mais l’idée importante est que l’Homme est ce que l’on fait de lui. Il n’y a aucune fatalité liée à la nature. Tout dépend du contexte (des institutions) dans lequel circulent les individus.
« L’homme est un loup pour l’homme ». Ce type d’argument sensé rationaliser une organisation économique prédatrice ne tient pas deux minutes. Elle décrit au mieux les conséquences comportementales des individus plongés dans les institutions actuellement en vigueur. Mais en rien elle ne décrit une attitude inhérente à l’individu.
Je vous invite à regarder cette vidéo, à partir de 45 secondes : vous y verrez un homme dans un état de tension interne. Pris entre l’étau de l’image qu’il a de lui (un homme bien et moral) et les injonctions du scientifique le poussant à faire souffrir une personne qui ne lui a rien fait (le rapprochant dangereusement de l’image du bourreau, sa prétendue antithèse).



L’équilibre psychologique est rompu. En psychologie sociale, nous appelons cela, une rupture homéostasique. L’attitude concrète de l’individu est en train de faire voler en éclat l’image de soi.
Alors que pour décrire un bourreau, il fut « naturel » de lui attribuer des causes internes, le sujet résoudra-t-il son conflit interne en s’évaluant comme étant finalement, quelqu’un de cruel ?
Il va sans dire que non. Cela aurait un coût (cognitif) trop important. Cette fois-ci, les raisons invoquées seront de nature externe.
- État agentique / état autonome :
Les sujets obéissants ont résolu ce dilemme en continuant à obéir plutôt qu’en mettant un terme à leur participation. Et ce, malgré l’évident dégoût observé à l’idée de poursuivre l’expérience. Milgram parlera d’état agentique, une disposition mentale dans laquelle les sujets obéissants décidèrent de plonger :
Du point de vue phénoménologique, un individu est en état agentique quand, dans une situation sociale donnée, il se définit de façon telle qu’il accepte le contrôle total d’une personne possédant un statut plus élevé. Dans ce cas, il ne s’estime plus responsable de ses actes. Il voit en lui-même un simple instrument destiné à exécuter la volonté d’autrui. (4)
A l’inverse, les sujets rebelles se considéraient comme les seuls auteurs de leurs actes (état autonome) et ce, malgré que l’expérimentateur affirma prendre l’entière responsabilité légale du déroulement de l’expérience.
Dans l’état agentique, au delà de se percevoir comme le subordonné d’une autorité légitime, le sujet se sent engagé vis-à-vis d’elle, de sorte que son devoir est de lui obéir et non de faire valoir les droits de sa conscience. Petit aparté, lorsque nous contribuons à une économie amorale, voir à certains égards, immorale, au nom d’une croissance prêchée par l’autorité « scientifique » de nombreux experts libéraux, nous nous retrouvons dans un état agentique (ce n’est pas le seul processus en place pour protéger l’image de soi).
Si toute la démonstration précédente laisse présager que les sujets utilisent cet argument pour se déresponsabiliser des souffrances infligées durant l’expérience, il n’en reste pas moins qu’il correspond bel et bien à une réalité vécue.
Même si les sujets obéissants n’agissent pas sous une contrainte physique, pas plus qu’ils ne cherchent à fuir une punition en cas de désobéissance, ils subissent une contrainte tout aussi efficace et réelle : une contrainte institutionnelle. Cette contrainte place les individus dans un état de vulnérabilité dont on peut difficilement connaitre la teneur si l’on reste dans la confortable situation de spectateur ou de juge.
Une fois que le sujet s’engage et donne son consentement, il devient extrêmement difficile de se rétracter. Nous appelons cela le « processus d’engagement ». Un article vous en détaillera prochainement les tenants et les aboutissants. En pareilles circonstances, tout se joue dès le début. Une fois engagée, plus on avance, plus le point de départ s’éloigne et la possibilité de reprendre les choses depuis leur début s’éteint. Et malgré tout, entre le sujet obéissant et le sujet rebelle, celui qui se trouve dans la situation la plus désagréable est le second.
A première vue, le sujet rebelle semble s’être comporté comme il le faut. Il a su résister aux pressions en se désolidarisant d’une forme d’autorité, socialement reconnue, mais moralement condamnable. Ce point de vue s’ancre sur des valeurs morales, émit généralement par le spectateur passif. Néanmoins, dans un système fortement hiérarchisé, la bonne attitude revêt la plupart du temps celle de l’obéissance. Il convient en premier lieu, de faire ce que l’autorité attend (obéir aux parents, à l’école, à l’entreprise), de sorte que quiconque s’y oppose, s’expose à la réprobation générale. Loin d’être considéré comme un héros, il se trouve généralement en butte à l’hostilité de tous les acteurs en jeu et se verra dénoncé comme un élément perturbateur. Obéir est le choix le plus simple, cognitivement le moins coûteux, celui qui paradoxalement, répond au besoin psychologique de protection de soi, malgré le renoncement à l’expression de sa propre identité, à la démission de soi. L’insoumission d’un individu dans un groupe d’obéissants, va amorcer chez ces derniers un conflit interne du même ordre que celui cité précédemment : la désobéissance de ce premier leur renvoyant inévitablement l’image de leur docile obéissance. Ce conflit sera généralement réglé par la solidarité de la majorité obéissante contre cette source de perturbation interne.
Le coût de la désobéissance, pour celui qui s’y résout, est l’impression corrosive de s’être rendu coupable de déloyauté. Même s’il a choisi d’agir selon les normes de la morale, [...] il ne peut chasser le sentiment d’avoir trahi une cause qu’il s’était engagé à servir. Ce n’est pas le sujet obéissant, mais bien lui, le rebelle, qui éprouve les douloureuses conséquences de son action.(3)
- Quelles leçons peut-on en tirer sur le plan politique ?
Quelle différence entre faire face aux circonstances et être pris par elles ? La première attitude caractérise l’individu capable d’agir en conformité avec ses principes moraux face à une autorité mal intentionnée. Toute une tradition philosophique fait l’apologie de cette attitude et pourtant, l’histoire nous montre combien il est rare que les hommes soient à la hauteur de l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes. Essayez de vivre concrètement l’injonction « vous êtes libre de vivre comme bon vous semble » (qui est une vue de l’esprit, une construction purement abstraite et irréaliste à partir du moment où l’on vit en société) et les injonctions concrètes : voulez-vous avoir un « chez vous » ? C’est possible du moment que vous vous endettiez sur 30 ans ! Vous devez travailler pour vous le payer ? Il faudra alors que vous soyez flexible, mobile et déménagiez là où le travail vous appelle. Vous voulez un changement socio-économique ? Mais vous ne disposez d’aucun levier et « ne seriez pas compétent pour le faire de toute façon » entent-on.
Comme disait Goethe : « Nul n’est plus esclave que celui qui se croit libre sans l’être ». Sans entrer dans le piège soixante-huitard prônant « il est interdit d’interdire », autrement dit une politique de « laisser faire », toute organisation sociale impose certaines restrictions dans la liberté individuelle afin de garantir un équilibre collectif. N’est-ce pas l’objectif de l’éducation parentale, que de canaliser chez l’enfant, sa volonté d’omnipotence ?
Néanmoins, il existe une différence majeure entre se soumettre aux règles écrites par d’autres et s’appliquant à soi et malgré nous, et consentir à obéir à des règles choisies par nous. Dans le premier cas, on se soumet à une volonté extérieure qui défend avant tout ses propres intérêts (nous en ferions probablement tous de même), dans l’autre cas, nous nous soumettons à des règles dont on a au préalable consenti d’obéir ! Comme dans la condition expérimentale « libre-arbitre », nous avons pu observer que les individus, lorsqu’ils choisissaient les règles du jeu de l’expérience, savaient être raisonnables et n’infligeaient pas de puissantes décharges.
Il ne suffit pas de définir l’homme comme un sujet rationnel, autonome, appelé à agir librement, dès lors que les meilleures intentions se révèlent impuissantes à opposer un rempart aux contraintes sociales liées au poids de l’idéologie, du conformisme et de l’autorité.
L’unique manière de nous prémunir contre les conséquences potentiellement dangereuses de l’obéissance est d’avoir pleinement conscience de l’extraordinaire force qu’exerce l’autorité sur nous, afin, le cas échéant, d’être en mesure d’y résister.
Et au delà du fait qu’il faille exercer un contrôle sur nous même, il est primordial de veiller à contrôler ces structures institutionnelles qui, par nature, s’organisent en exigeant l’obéissance de ses membres.
Car il ne faut pas s’y tromper ! Cette expérience montre moins que l’Homme est par Nature obéissant (ce serait une erreur anthropologique de le penser) que la société actuelle ne fabrique des Hommes obéissants. En effet, l’Homme n’est pas un animal à l’état de nature. C’est un animal culturel. « Un animal politique » comme disait Aristote. Il forme une communauté, il est l’auteur de sa propre historicité. L’Homme du IIème siècle n’a pas la même psyché que celui du XXème siècle.
Il est fort à parier qu’une société qui s’efforcerait à émanciper ses membres, à leur instruire un réel esprit critique, verrait l’obéissance à une autorité immorale considérablement réduite.
Quelle institution réclamerait de ses employés qu’ils érigent leur conscience en une instance critique, à tout instant susceptible de discuter, de contester, voire de refuser ce qu’elle exige d’eux ? Un tel droit de critique, de contrôle, voire de désobéissance est au cœur de l’idée démocratique d’une société juste et décente. Nous rappeler à cette obligation générale de vigilance est l’enseignement le moins contestable et le plus durable que nous pouvons, aujourd’hui encore, tirer de l’expérience de Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité. (5)
Sources :
1 : Stanley Milgram, Soumission à l’autorité, p.7.
2: Stanley Milgram, Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité, p.45.
3 : Stanley Milgram, Soumission à l’autorité, p.167.
4 : Stanley Milgram, Soumission à l’autorité, p.203.
5 : Michel Terestchenko, Préface de l’Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité, p.28.

Source: "Soumission à l'autorité" (Ugo Passuello Aug 23, 2013 03:34 pm) Article, Société, Autorité, Conformisme, Conformité, Expérience, Obéissance, psychologie sociale, Soumission à l'autorité, Stanley Milgram